Nous voici donc en Sicile, sur les traces de tous ces grands peuples qui ont façonné son image !

La Sicile fut la dernière et plus puissante colonie de la Grèce antique et en préserve les vestiges les plus impressionnants. Les Arabes y ont développé la culture des agrumes, façonnant les campagnes et les mentalités. Les Normands trouvèrent durant deux cent ans une terre étape sur la route des croisades, s’appuyant sur les talents et la richesse de la culture arabe, les rois normands ont laissé en Sicile des édifices majestueux, comme les tours qui jalonnent la côte, les églises et cathédrales arabo- normandes. Les Espagnols, lors de la période aragonaise, introduisirent l’art Baroque, dont des zones entières de l’ile témoignent des fastes de la noblesse espagnole.


Et, surprise, la Sicile possède également, à l'instar des peuples celtes, son triskel ou trinacria !

Le Triskele de Sicile avec trois jambes est représenté sur le drapeau de la Sicile depuis le XIIIe siècle et représenterait les trois extrémités de l’île :

– Le capo Peloro au nord-est, près du détroit de Messine

– Le capo Passero au sud, au sud de la ville de Syracuse

– Le capo San Vito lo Copo à l’ouest près de la ville de Trapani

L'autre symbole du drapeau est la Gorgone communément appelé Méduse, en fait une tête de femme dont les cheveux sont des serpents.

Une autre version de la tête est celle d'une femme à qui poussent des ailes symbolisant le passage du temps et entourée de serpents pour indiquer la sagesse. Aux serpents, les Romains ajoutent des épis de blé, à la fois comme symbole de fertilité et parce que la Sicile est le grenier à blé de Rome.

Nous longeons la côte Nord pour rejoindre notre lieu d'hivernage et passons à proximité des îles éoliennes.

Nous partirons à leur découverte à un autre moment de notre périple, car en cette saison, il nous faut profiter de la météo pour arriver à la date prévue au chantier pour la sortie d'eau de Bellisa. Mais, elles ne perdent rien pour attendre...


La côte est montagneuse et le soleil encore bien présent.

Par contre, nous faisons une halte prolongée à Cefalù, dont plusieurs équipages nous ont vanté les charmes.

Le port se situe dans un bel environnement et nous sommes l'un des rares voiliers encore en balade à cette saison...

Si, depuis la mer, nous avions bien repéré sa haute cathédrale, ce n'est qu'en contournant à pied l'éperon rocheux au flanc lequel se dresse le phare, que nous découvrant la ville de Cefalù !

Pavée de dalles et de galets luisants, la ville s'organise le long du corso Ruggero qui distribue des ruelles sombres qui d'un côté descendent vers la mer et de l'autre butent contre la montagne.

Côté mer, quelle vue ! Surtout en fin de journée au soleil couchant...

L'édifice "phare" de Cefalù est sa superbe cathédrale, que le roi normand Roger II fit élever au XIIe siècle.

Synthèse sicilienne des cultures byzantine, arabe et latine, elle domine la cité. Ses deux tours bastions encadrent un portail royal.

Spectaculaire de jour comme de nuit...

L'intérieur est très pur avec peu d'ajouts baroques. Le choeur possède de très belles mosaïques et un Christ Pantocrator magnifique.

Le cloître qui jouxte la cathédrale est le premier de Sicile, construit lui aussi au XIIe.

Ses minces colonnes jumelées supportent des chapiteaux finement sculptés.

Les grandes demeures et palais se concentrent à proximité de la cathédrale.

Dans la vieille ville, le lavoir médiéval est desservi par un bel escalier arrondi.

Une plaque affirme que son eau est plus pure que l'argent et plus froide que la neige... Il est alimenté par une rivière prenant sa source dans les montagnes environnantes et se jetant dans la mer.

Encore une bien belle escale qui nous donne envie d'approfondir la découverte de la Sicile.

Dernier regard sur Cefalù au matin en voguant vers notre lieu d'hivernage...