20 avril 2022 : Les bagages sont prêts, la maison rangée, c'est parti pour une nouvelle saison !

De Nantes, nous rejoignons l'île de Rhodes.

Survol de la mer Egée et des Cyclades avant de découvrir les côtes turques, très proches du Dodécanèse.

Au large de Rhodes, les hauts sommets de Turquie sont encore très enneigés.

Nous avons prévu de passer trois jours et demi à Rhodes pour une initiation printanière…

Nous rejoindrons ensuite Leros en ferry pour y retrouver Bellisa.

Avec 78 km de long et 38 km de large, Rhodes est la plus grande île du Dodécanèse.

L’intérieur est dominé par des montagnes aux formes douces, culminant au Mont Atavyros à 1215 m.

Les plaines se concentrent sur les étroites bandes littorales.

Le climat doux assure un abondant couvert végétal, avec de nombreuses forêts en montagne et des vignobles à l’ouest de l’île.

En cette fin avril, l’île est particulièrement fleurie et les paysages encore bien verts.

Dans quelques semaines, la chaleur aura modifié la flore mais pour l’instant c’est un vrai plaisir pour les yeux.

Les abeilles vont avoir du travail et les ruches sont en cours d'installation.

Les oliveraies sont encore dans les fleurs et les herbes folles… mais le travail d’entretien commence.

Et, pour souhaiter la bienvenue aux bretons, les artichauts côtoient les palmiers…

Nous décidons de faire le tour de l'île en alternant le littoral et l'intérieur des terres.

Première halte à Monolithos, petit village bâti en amphithéâtre à flanc de montagne. C'est le rocher isolé, sur lequel se dresse un château du XVe siècle, qui a donné son nom à ce village. La vue sur les îles au large et sur la côte est saisissante.

La montée est récompensée par la promenade autour de la petite chapelle qui se dresse dans les ruines des fortifications.

Nous descendons jusqu'à la jolie plage de Fourni, encore sauvage, cernée de pins et de rochers.

A cette époque de l'année, nous y sommes seuls, en été, c'est certainement une autre histoire...

Nous poursuivons jusqu'à la pointe Sud de l'île, en traversant des paysages encore sauvages, le relief s'adoucit et les landes aboutissent à l'isthme de Prassonissi où les eaux de la Mer Egée rejoignent celles de la Méditerranée.

Lorsque le vent et la mer s'associent, le site est très apprécié par les surfeurs, kiteurs et véliplanchistes...


Un peu plus loin, à Notia Rodos, nous espérons goûter notre premier poulpe de la saison, mais la taverna, fermée en ce vendredi de Pâques orthodoxe, se prépare pour le week-end festif ! Ce n'est que partie remise...

Nous entamons la remontée de la côte Est de l'île et faisons une halte bien inspirée dans le ravissant village de Lachania, à l'écart de la route principale.

La taverna "Platanas", à l'ombre du platane centenaire et de l'église, nous replonge dans l'ambiance petit village grec...

Petite incursion dans l'église au sol superbement pavé de galets et où les femmes ont terminé de décorer de fleurs l'Epitaphe, symbolisant le tombeau du Christ, qui sera porté en procession ce vendredi soir à travers les rues du village

La promenade dans les ruelles du village nous offre de charmantes découvertes.


Nouvel écart pour monter au village d'Asklipio, dominé par les ruines d'un château bâti par les chevaliers de Saint-Jean.

C'est surtout l'église byzantine, au coeur du village, qui nous attire.

Là encore, Pâques orthodoxe oblige, beaucoup d'animation et de foi religieuse : les fidèles entrent et sortent en continu de l'église où les popes sont en pleine célébration, les cloches résonnent régulièrement, les petites filles du village portent toutes un tablier blanc et s'affairent avec les femmes tandis que les petits garçons sont nettement plus intéressés par l'amoncellement de bois apporté en prévision d'un grand feu non loin du parvis...

Nous n'entrons donc pas dans l'église où le culte est en cours mais passons un bon moment à observer l'activité du village...

Notre étape suivante est prévue dans le village de Lindos, considéré dans les guides touristiques, comme la "perle de l'île".

La réputation n'est pas surfaite mais nous nous réjouissons de découvrir les lieux hors-saison car le village doit certainement être pris d'assaut en été...

Le village de Lindos est construit en amphithéâtre sur une colline et est entièrement piéton.

Les étroites ruelles médiévales sont pavées de galets noirs et blancs. Les maisons sont, bien sûr, blanchies à la chaux et les portes en bois sont surmontées, comme à Lachania, de décors sculptés dans la pierre.

Lindos fut une grande puissance maritime qui détenait une bonne part de la navigation commerciale en Méditerranée et les "maisons des capitaines" témoignent de la richesse de cette période.

L'Acropole qui, sur un piton rocheux de plus de 110 mètres de haut, domine le village était l'un des sanctuaires les plus célèbres de la Grèce dans l'Antiquité.

Pas de chance, week-end de Pâques oblige, les horaires d'ouverture sont modifiés et nous ne pouvons pas la visiter... mais nous ne nous privons pas de l'admirer depuis le village et du toit-terrasse du restaurant où nous prenons notre dîner, avec... du poulpe dans l'assiette !


En contrebas, de part et d'autre du piton, deux jolies baies en fer à cheval qui doivent être de bien jolis mouillages... A cette époque de l'année, un seul voilier y a jeté l'ancre.

En plein coeur du village, l'Eglise de la Vierge est, en ce vendredi de Pâques orthodoxe, le centre de Lindos.

Tout le village y défile ! Le parvis, où les conversations vont bon train, est largement fleuri et les cloches sont actionnées régulièrement.

Après l'office, pendant que l'église se vide, nous en profitons pour admirer les superbes fresques avant d' assister à la procession qui circule dans les ruelles, suivie avec ferveur par les habitants de tous âges.

Les enfants ont de bien jolis lampions...

... que nous retrouvons parfois posés à l'entrée des maisons !

Nous voulions découvrir les rituels de la semaine sainte en Grèce, nous sommes servis !

Retour dans notre gite, à travers les ruelles, pour laisser passer une bonne nuit sur ces découvertes.

Au matin, le rite religieux redémarre pour le samedi de Pâques...

mais, les ânes sont tout de même regroupés à l'entrée du village et nous comprenons que c'est pour grimper les touristes les moins sportifs... jusqu'à l'Acropole !

Il nous faut continuer notre route, la visite de l'Acropole sera donc à programmer lors d'une prochaine escale... et nous avons bien l'intention d'y grimper à pied !


Cap sur la ville de Rhodes, avec un petit arrêt à la baie "Anthony Quinn" qui tomba sous le charme des lieux lors du tournage du film "Les canons de Navaronne"...

Nous avons gardé pour la fin de ce bref séjour la visite de la ville de Rhodes puisque c'est depuis son port que nous prendrons le ferry pour Leros.

Plaque tournante du commerce maritime, la cité de Rhodes fut fondée en 408 avant JC, et a connu depuis un développement ininterrompu, accumulant ainsi les témoignages des occupations successives : romaine, byzantine, franque, ottomane, italienne...

Si la ville nouvelle a été aménagée au XXe siècle, la vieille ville fortifiée par les Hospitaliers fut l'une des plus imposantes places fortes de l'Europe médiévale. En effet, les chevaliers de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem (les Hospitaliers) s'y installèrent en 1309, malgré la résistance des habitants.

Ces grands bâtisseurs métamorphosèrent la ville, lui donnant la majeure partie de son aspect actuel avec ses puissantes fortifications, ses rues pavées, ses palais, ses églises et ses hôpitaux.

Classée au Patrimoine mondial de l'Humanité, la ville est un véritable dédale de ruelles pavées, d’arches et de passages étroits, où les boutiques et ateliers d’artisans débouchent sur des placettes à l’ambiance animée. À l’intérieur de ses remparts longs de 4km et initialement percés de sept portes majestueuses, c’est une remontée dans le temps à l'époque médiévale.

Le tour des remparts permet de profiter de belles vues, parfois même bucoliques, sur ce système de défense impressionnant.

Rançon de la gloire : la ville multiplie jusqu'à dix fois sa population en été avec l'afflux des touristes et l'axe principal est envahi par les boutiques de souvenirs d'un goût assez douteux...


Fort heureusement, comme bien souvent, il suffit de sortir des sentiers battus pour faire de belles découvertes et elles ne manquent pas à Rhodes !

Nous retrouvons, par endroits, l'ambiance ressentie à Palerme avec un beau bâti laissé à l'abandon...

Dominée par l'imposant palais des Grands Maîtres...

... la cité fortifiée regroupait les représentations des sept nations que comptait l'ordre : Allemagne, Angleterre, Espagne, Auvergne, France, Italie et Provence.

La plupart de ces "auberges des langues" aux somptueuses façades blasonnées s'alignent le long de la rue des Chevaliers.

L'auberge de France, abrite le consulat, et en ce dimanche de second tour des présidentielles, y siège le bureau de vote pour les français de Rhodes !

Nous ne pouvons pas y pénétrer mais notre devoir civique est accompli grâce aux procurations données à Nanou et Karine... Merci à elles !


Au XVIe siècle, les chevaliers durent abandonner la ville au sultan Soliman le Grand, et c'est sous l'occupation ottomane que la ville va s'enrichir de nouveaux bâtiments : mosquées, tours, minarets, fontaines, hammams...


Les Turcs quittèrent l'île en 1912, au bénéfice des Italiens, qui bien sûr la marquèrent à leur tour avec la construction de la ville nouvelle de style "rhodo-mussolinien".

Hors-saison, les promenades nocturnes sont encore très tranquilles et permettent d'admirer l'architecture.


A la jonction de l’ancienne et la nouvelle ville, le port de Mandraki est un port de plaisance, anciennement utilisé par les chevaliers pour amarrer leurs galères.

L'entrée du port est gardée par deux colonnes surmontées d'un cerf et d'une biche, symboles de Rhodes,

C’est l’endroit où, selon l’imaginaire populaire, le Colosse s’élevait autrefois, enjambant l’entrée du port...

Au milieu du môle, trois moulins à vent médiévaux rappellent l'époque où le grain déchargé des bateaux était moulu sur place.

Le fort Saint Nicolas, fut bâti au XVe siècle par les chevaliers pour repousser les attaques turques.

Toujours en raison de ce grand week-end de la Pâque orthodoxe (qui pour les Grecs est la fête religieuse la plus importante de l'année), les musées étaient fermés en ce dimanche férié. Donc pas de visite possible, notamment du Musée archéologique, réputé pour ses collections !

C'est au travers des grilles, que nous admirons une jolie fontaine de son jardin.


Par contre, nous avons pu assister à la traditionnelle journée festive du dimanche de Pâques où les agneaux tournent sur les broches dans toute la ville et où les familles sont réunies en plein air ou au restaurant.

Ambiance joyeuse et animée garantie...

Nous avons bien sûr goûté à l'agneau pascal mais aussi à la brioche traditionnelle, avec son oeuf teint en rouge, cuit avec la pâte.

Lundi 25 avril au matin, nous embarquons sur le ferry qui nous déposera sur l'île de Leros.


Ces quelques jours sur l'île de Rhodes nous ont permis de nous imprégner à nouveau de l'ambiance grecque et d'ouvrir la porte à notre nouvelle saison de navigation, sous le regard bienveillant des chats de l'île...