Nous quittons donc la Sicile qui a été un véritable ravissement pour continuer notre route vers l’Est.


Départ à l’aube de Riposto, lever du soleil sur l’Etna !

Quelques petits dauphins jouent à l’avant mais ne sautent pas devant l’étrave.

Face à nous, le Sud de la Calabre que nous rejoignons sous voiles.

Rapidement, nous prenons un ris dans la grand-voile et enroulons le génois d’un tiers avec 24 noeuds de vent.

Partis avec du vent de Nord-est, nous nous retrouvons avec du Sud l’après-midi.

Une tortue profite de la saute de vent pour rivaliser avec Bellisa... Ouf, nous gagnons !

Nous faisons escale le soir à Roccella Ionica où la pizza au mètre est fort connue des navigateurs de passage qui se transmettent l’adresse. Nous ne pouvons faillir à la tradition !

Une bonne nuit de repos et de digestion et nous partons dès 6h en direction de Crotone.

12,5°, 70% d’hygrométrie, dire que nous sommes dans le Sud...

Le vent est faible mais le geenaker (grande voile d’avant) nous fait gagner 1 noeud de vitesse.

Nous arrivons en fin d’après-midi à Crotone après avoir rencontré beaucoup plus de plaisanciers que ces derniers temps.

Nous voici en effet sur la route qui mène à la Grèce !


Depuis la veille, notre girouette anémomètre ne nous donne plus d’indications de direction et de force de vent... Il va falloir résoudre le problème car nos tentatives de réparation sont inefficaces. Nous décidons donc de rejoindre un port où nous sommes certains de trouver un technicien compétent sur ce matériel défaillant : ce sera Gallipoli.


Comme il faut traverser tout le golfe de Tarente pour rejoindre le « talon » de la botte italienne, nous avons 73 miles à parcourir.

Encore un départ matinal à 6h, mais cette fois sous la pluie...

Nos cirés sortent plus que nos shorts !

Outre l’aspect technique de l’escale de Gallipoli où nous résolvons le problème girouette (merci au concessionnaire Raymarine très efficace et serviable), nous découvrons une petite ville très sympathique au passé original.


Gallipoli, la "Belle Cité", Kalé Polis en grec, a blotti sa ville ancienne sur une île presque entièrement entourée de remparts et accessible par un pont.

Sa réputation doit beaucoup à cette géographie singulière et à sa richesse architecturale et, une fois de plus, déambuler dans les ruelles et cours intérieures nous ravit.

Le patrimoine religieux, comme partout en Italie, est impressionnant.

Le Duomo, la cathédrale Sant'Agata, est situé sur le point le plus haut de cette petite île.

Et chaque ruelle nous dévoile une nouvelle église ou un nouvel oratoire.

Le long des remparts, l'église de la Purità présente des toiles du XVIIIe et un pavement de majolique remarquable.

Toujours de petites surprises au fil de nos promenades :

l'artisanat local :

un appel à la générosité pour les chats :

tout au moins, ceux qui ne sont pas motorisés...

un jardin ambulant :

Mais, pour nous, la grande découverte est l'âge d'or très particulier de Gallipoli du XVIe au XIXe siècle, quand l'huile d'olive fournissait... l'éclairage des villes !

Principale place d'exportation du royaume de Naples dans toute l'Europe, un commerce exclusivement maritime fit de Gallipoli une ville de résidence des vice-consuls de nombreux pays étrangers.35 bateaux partaient par jour dans l'Europe entière pour livrer le précieux liquide.

D'où l'impressionnant nombre de palais dans la cité ancienne.Par le passé, la production d'huile d'olive de Gallipoli était côtée à la Bourse de Londres et le cours de l'huile était décidé dans cette cité !

Nous visitons l'un des moulins à huile dans les caves du XVIIe siècle, entièrement creusées à la main dans le carparo (pierre calcaire locale). A son heure de gloire, la ville comptait une quarantaine de structures souterraines où s'effectuait le pressage.

Les conditions de travail (24h/24) des ouvriers avec 2 heures de repos toutes les 4 heures, aidés par des chevaux ou des ânes qui vivaient dans des étables souterraines, étaient loin d'être enviables...

L'avènement du pétrole met fin à l'utilisation de l'huile d'éclairage et ce n'est qu'alors que l'huile d'olive est essentiellement produite pour la consommation.

Nous ne regrettons pas cette escale et, dès que le vent daigne se calmer, nous reprenons la route pour Santa Maria di Leuca qui sera notre dernière escale en mer Ionienne avant de poursuivre en Adriatique !