7 mai 2023.

C’est décidé, nous allons consacrer deux jours à la visite de Santorin !

Comme les conditions pour débarquer en laissant le bateau en toute quiétude dans l’archipel de Santorin ne sont pas parfaites, nous choisissons de rejoindre le site en ferry, Bellisa restant bien amarré au port de Naxos.

Arrêt rapide à Ios avant de filer à 25 noeuds vers Santorin ! Bellisa, dans de bonnes conditions, fait des pointes à 9 ou 10 noeuds… le sillage n’est pas le même.

L’arrivée dans l’archipel de Santorin est très impressionnante avec de grandioses falaises aux teintes brunes, rouges, ocre coiffées de minuscules maisons blanches accrochées à la crête.

Le ferry accoste et nous allons pouvoir débarquer. Visiblement, nous ne sommes pas seuls…


L’île actuelle de Thira est un des fragments d’une ancienne île volcanique partiellement détruite par une éruption cataclysmique il y a près de 3 600 ans.

Il ne reste donc que des fragments de l’île d’origine dont la fertilité des terres et le commerce maritime intense faisaient la richesse de ses premiers habitants. Théra était alors une cité prospère avec une société brillante et raffinée qui entretenait des liens étroits avec la Crète.

Il semblerait que ce cataclysme fut la plus violente éruption jamais connue : près de 55 km3 de magma et 150 milliards de tonnes de roches furent projetés à la ronde.

L’explosion engendra une colonne de poussière et de cendres haute de plusieurs kilomètres et l’île et ses cités furent ensevelies sous une épaisse couche de cendres.

Elle entraîna surtout l’effondrement du cratère qui, avant d’être englouti, provoqua un gigantesque raz de marée qui alla jusqu’à raser des cités installées sur le rivage de la Crète.

Les Phéniciens furent les premiers à venir se réinstaller sur l’île et lui donnèrent le nom de Kalliste (« la très belle »).

Les Doriens débarquent plus tard et lui attribuent le nom de leur roi : Théra.

La cité de Théra décline sous l’Empire romain.

C’est au XIIe siècle qu’apparaît pour la première fois le nom de Santorin, d’après celui de l’église Santa Irini.

Passage sous la coupe des Vénitiens jusqu’au milieu du XVIe avant l’occupation par les Turcs.

A l’indépendance de la Grèce, en 1821, elle reprend son nom de Thira, du moins officiellement.

Santorin désigne en fait les cinq îles de la caldeira : Thira, Thirassia, Aspronissi, Palea Kameni et Nea Kameni.

En 1956, un séisme détruisit plus de 2000 habitations et fit une cinquantaine de morts. Quelle histoire mouvementée !

Pas étonnant qu’un tel site attire les foules. Ce décor étourdissant a son envers : le tourisme de masse. Nous sommes stupéfaits par le nombre de touristes (dont nous faisons partie…) et les locaux nous expliquent que nous sommes en période calme !!!

Nous laissons le ferry embarquer une nouvelle cargaison de visiteurs et rejoignons la crête de la falaise.

Nous séjournons à Firostefani, non loin de Fira le chef-lieu de l’île.

Un chemin entièrement piéton permet de rejoindre le Nord de l’île sur la corniche, offrant ainsi des points de vue spectaculaires.

Architecture superbe, pas forcément à la portée de toutes les bourses…

Nous profitons du spectacle en évitant les heures d’affluence…

Dîner à l’écart de la foule et nuit paisible.

8 mai 2023 :

Découverte de l’intérieur de Thira, notamment sa partie Sud.

Toujours de très beaux points de vue sur la caldeira et un festival minéral !

Nous rejoignons le cap Akotiri et son phare d’où la vue embrasse toute la caldeira.

Le site archéologique d’Akrotiri a été découvert à la fin des années 60 au moment du chantier du canal de Suez et de ses besoins massifs de pierres. En creusant la pierre volcanique pour l’exporter à Suez, les archéologues ont découvert les vestiges d’un village de la civilisation minoenne construit au 16ème siècle avant notre ère.

La visite du site est passionnante : la cité antique, enfouie sous une épaisse couche de cendres volcaniques (10m de hauteur en moyenne…), fut retrouvée dans un état de conservation surprenant.

Maisons de deux ou trois étages, rues pavées, places, systèmes de canalisation, jarres contenant des restes d’aliments, céramiques intactes…

Les travaux ont révélé une cité florissante qui fut certainement abandonnée avant la catastrophe analogue à celle qui enfouit Herculanum et Pompéi.

La vidéo de reconstitution présentée à l’issue de la visite est parlante !


La culture de la vigne et la production de vins à Santorin est une tradition qui remonte à plus de 3500 ans. L’éruption volcanique a rendu le sol très riche, de nature volcanique (pierre ponce, calcaire, schiste). C’est aussi ce qui a préservé les vignes du phylloxéra puisque le sol contient très peu d’argile.

Ici, les vignerons utilisent la méthode « Koulara » qui consiste à enrouler les sarments des vignes, qui poussent alors à même le sol comme un nid ou une corbeille.

Cette technique permet de retenir l’humidité la nuit et protège les vignes des fortes chaleurs et du vent en journée.

On a testé… c’est réussi !

Petit tour au sommet du Mont Profitis Elias, point culminant à 567 m, qui offre une vue globale de Thira.

En bord de mer, les plages sont rouges ou noires et doivent attirer la foule dès que la température de l’eau est plus chaude. Pour l’instant à 18°, pas de baigneurs…


Les rares petits ports sur la côte Est nous permettent de comprendre qu’ils ne se prêtent pas à la plaisance. Très exposés, ils sont assez délabrés et envahis par les algues.

Côté caldeira, les fonds sont trop importants pour pouvoir jeter l’ancre et le port accessible au Sud de l’île est visiblement la « chasse gardée » des catamarans de promenade de touristes, au défilé surréaliste !

Pour la visite d’Oia, nous privilégions le début de matinée car sa réputation attire des touristes du monde entier !

De belles demeures patriciennes témoignent de sa belle époque au commerce florissant.

Sa réputation n’est pas usurpée.

Bon choix que cette visite de Thira pour fêter notre anniversaire de mariage…

Des étoiles plein les yeux !