Et voilà, c'est fait ! Depuis le temps que nous en parlions...

Bellisa a franchi le détroit de Gibraltar, ce passage maritime large d'environ 15 km et profond de plus de 300 m, où se rencontrent Atlantique et Méditerranée mais aussi Andalousie et Maghreb.

Nous sommes donc passés entre les "Colonnes d'Hercule", nom donné dans l'Antiquité, aux montagnes qui bordent le détroit avec, sur la rive européenne, le Rocher de Gibraltar au nord et sur la rive africaine, le mont Abyle au sud.

Le nom de Gibraltar vient de l'arabe Jebel Tariq (la montagne de Tariq), prénom du général musulman qui au VIIIe siècle franchit le détroit pour conquérir la péninsule ibérique.

Venant de l'Ouest, nous sommes passés au large de Tarifa, pointe la plus sud du continent européen.

Le détroit change de visage au gré du vent, des couleurs, des courants, de la visibilité.

Quand le vent souffle de l'Atlantique, c'est le Poniente (en Espagne) et Gharbi (au Maroc). S'il vient de Méditerranée, les espagnols le nomment Levante et les marocains Chergui.

Le courant principal va d'Ouest en Est et varie en intensité selon la marée.

Pour notre passage, le vent s'est progressivement levé d'Ouest et la visibilité, faible en début de traversée, s'est améliorée au fil de la journée.

A babord, l'Andalousie...

A tribord, le Maroc...

Dans le sillage, l'Atlantique...

Face à l'étrave, la Méditerranée...

Après avoir longé le Parc Naturel Del Estrecho, nous entrons dans la baie d'Algésiras, refermée par le fameux Rocher de Gibraltar.

Derrière nous, la côte marocaine est toute proche...

A vrai dire, nous ne sommes pas seuls dans cette immense baie où se côtoient bateaux de toutes sortes et de toutes tailles. Bellisa semble bien petit...

L''écran de notre ordinateur donne une petite idée du nombre de navires dans les parages.

Et encore, il ne s'agit que du côté Gibraltar... il y en a tout autant côté Algésiras, à l'Ouest !

Bellisa apparaît en rouge, les cargos, pétroliers ou autres monstres des mers en bleu, les voiliers en vert...

Nous parvenons néanmoins à nous faufiler dans ce dédale pour rejoindre le port de La Linea, qui jouxte l'enclave britannique de Gibraltar. Et voici la vue devant nous, au ponton...

Carrefour de civilisations, de cultures, d'économie, de commerce, c'est aussi par ce détroit que passent les rêves, les utopies, les voyages, les richesses du monde et ses pièges...

Durant notre traversée, nous avons entendu à la VHF (radio du bord sur laquelle sont diffusées les informations maritimes) la recherche d'une petite embarcation avec 9 personnes à bord dérivant dans le détroit...