Nous profitons de notre escale à Sarandë, pour nous rendre en bus sur le site archéologique de Butrint, à une vingtaine de kilomètres.

Le voyage en autocar est déjà épique en soi…

Au fil des arrêts, le véhicule est vite bondé car il dessert les plages de la baie de Sarandë, face à Corfou !

Lorsque les différents baigneurs, leurs bouées et matelas pneumatiques sont arrivés à destination, nous terminons la route quasiment seuls pour rejoindre le site de la ville antique, dans le parc national de Butrint.


Butrint, antique ville portuaire retrace en bonne partie l’histoire du monde méditerranéen, parcours exceptionnel à travers les différentes époques de l’histoire et témoignage des civilisations hellénistique, romaine, byzantine, vénitienne et ottomane !

Selon la mythologie, la ville ancienne aurait été fondée par des Troyens fuyant la chute de Troie.

Une forteresse triangulaire, face à l'entrée du site, fut érigée par les Vénitiens. Sa forme, très rare à cette époque en Europe, a été imposée par la géographie, puisqu'elle se trouve au confluent du canal et de la rivière.

Le site est constitué d'une péninsule dominée par une colline boisée qui s'élève à 17 m d'altitude.

L'itinéraire est particulièrement agréable à l'ombre des oliviers et des eucalyptus.

La tour vénitienne, à l'entrée du site, fut construite au XVIème siècle par les Vénitiens afin de défendre le Canal de Vivari contre une éventuelle invasion par bateaux.

Le parcours sur la presqu’île de Butrint permet de s’approprier progressivement l’importance du site et la configuration des lieux.

Le théâtre antique, construit au IIIe siècle avant JC, fut plus tard adapté au style romain.

Des thermes y furent accolés à proximité du Forum.

Le baptistère, date du début du Vie siècle et son sol est pavé de mosaïques.

C''est l'un des plus beaux exemples connus de baptistère paléochrétien en Méditerranée centrale.

Il se compose de deux rangées de piliers en granit et d'un fonds baptismal au centre. Son sol est pavé d'un ensemble de huit mosaïques polychromes (rouge, noir et blanc). Ces mosaïques sont le plus souvent recouvertes de sable et de terre pour assurer leur conservation. C'était le cas lors de notre passage !

Voici ce qui se trouve sous la couche de sable...

Les vestiges de la grande basilique permettent de prendre conscience de la dimension de l’édifice. Conservant de hauts murs dénudés, l'édifice actuel remonte à la période vénitienne. Il a été érigé à l'emplacement de la première basilique du VIe s. Cette dernière était composée de trois nefs séparées par des colonnades dont certains éléments réutilisés apparaissent dans les murs. Autrefois décoré de mosaïques polychromes, encore visibles en certains endroits, réalisées par les mêmes artisans que celles du baptistère, le sol a été plus tard recouvert de dalles de pierre.

Longeant le canal, de hauts murs furent érigés au VIe s. pour défendre la partie centrale de la ville qui occupait alors toute la péninsule.

La Porte au Lion faisait également partie des fortifications grecques et doit son nom à son linteau en pierre orné d'une sculpture représentant un lion attaquant un boeuf. Cette pierre rectangulaire a été ajoutée au Ve s. pour abaisser le niveau de la porte et rendre la défense plus aisée.

Le paysage est superbe avec quelques barques de pêcheurs et une vue dégagée sur la plaine de la Vrina et le mont Mile.

Il ne subsiste quasiment rien des anciennes fortifications et bâtiments antiques de la ville haute.

Un fort a été ajouté au XIIIe s. par les Vénitiens. La tour sert toujours de lieu de stockage aux archéologues et c'est dans la partie souterraine que se trouve le musée de Butrint.

La terrasse offre un panorama splendide sur l'embouchure du canal et sur l'île de Corfou.

Encore une découverte superbe pour nous, qui nous dévoile un autre aspect de l'Albanie que nous n'imaginions pas !