Départ de Durrës à 6h du matin pour parcourir les 63 miles qui nous séparent d’Orikum.

La mer est agitée et la houle nous ferait presque penser à l’Atlantique…

Par contre, nous voyons très peu d’oiseaux marins et aucun dauphin depuis bien longtemps !

Quasiment pas de bateaux en mer, hormis un cargo et un ferry qui se dirigent vers Durrës.

Rapidement, la côte devient basse et sablonneuse. Nous la longeons à bonne distance car les fonds sont faibles, progressivement comblés par les alluvions des nombreux fleuves côtiers.

Le génois nous pousse vers le Sud, le vent forcit dans l’après-midi lorsque nous nous engageons dans la profonde baie de Vlorë. 

La navigation de plaisance est un phénomène nouveau en Albanie. Il y a peu de temps encore, les Albanais n’avaient pas le droit de posséder un bateau…

Tout au fond de la baie, au pied des montagnes, se trouve l’unique marina d’Albanie, marina di Orikum, construite par un consortium italo-albanais.

Nous embouquons donc le chenal d’entrée, balisé par des bouées rouges pour éviter de s’échouer du fait de l’ensablement… Deux mètres de fond par endroits, nous avons donc la main sur le bout de la dérive pour la relever à la demande !

Nous nous retrouvons à un ponton essentiellement occupé par des bateaux italiens, il faut dire que la côte italienne n’est qu’à 40 miles nautiques.

Nous voici donc dans un décor bien différent des marinas des pays voisins mais l’accueil y est sympathique et nous y passons une nuit fort tranquille.

Le lendemain, nous partons à pied visiter les alentours, notamment la petite ville d’Orikum.

En sortant de la marina, nous passons à côté de l’un des 700 000 bunkers en béton, construits en cas d’invasion, partout dans le pays, pendant la dictature communiste.

Ils font donc maintenant partie du paysage, et certains sont reconvertis en cabane de jardin ou en poulailler…

Orikum est une petite ville côtière dont les différentes plages de petits galets attirent les vacanciers locaux mais aussi les italiens.

Il faut dire que pour ces derniers, comme pour nous français, le coût de la vie est avantageux !

La monnaie locale est le lek.

Un grand pain nous coûte 50 leke, soit 0,40 € et nous mangeons dans un petit restaurant de poissons pour 2500 leke, soit 20 € pour nous deux ! L'accueil des albanais est souriant et serviable.

Le centre d'Orikum dispose de nombreux petits commerces dans une ambiance qui change de la prospérité de ses voisins européens…

La position géographique d'Orikum explique son occupation de longue date car elle permettait de bloquer le passage de la montagne entre le Nord et le Sud mais aussi de repérer l’approche par la mer. Du reste, une base navale de la marine albanaise se situe au fond de la baie.

Le vent souffle fort toute la journée et nous nous offrons donc une journée de repos bien à l’abri.

Nous assistons à une technique de pêche locale au lancer de filet !