Nous quittons le quai des douanes monténégrines à Bar, après les formalités d'usage dont, outre les papiers, des photos prises par la police des frontières des plaques d'identification du bateau, du moteur, de l'annexe et de son moteur hors bord et de Bellisa dans son ensemble ! Le tout avec le sourire ce qui aide toujours...

Nous parcourons les 58 miles qui nous séparent de Durrës, notre port d'entrée en Albanie, au moteur, puis à l'aide du génois.

Au changement d'eaux territoriales, le capitaine affale le drapeau monténégrin :

puis hisse le drapeau albanais :

ainsi que le pavillon jaune de demande de clearance :

Les démarches en Albanie sont différentes de la Croatie et du Monténégro : il convient de prendre contact avec un "agent" qui se charge de toutes les formalités de douanes et de police et renseigne également sur les points d'ordre pratique liés à sa ville.

Nous sommes donc entrés en contact avec Ilir, recommandé par un voilier britannique rencontré au Monténégro. Il sera là à notre arrivée.

Le vent monte progressivement et c'est sous un orage violent que nous faisons notre entrée à Durrës...

Ce n'est que depuis quelques mois, qu'un petit espace a été réservé aux navires de plaisance en transit à Durrës, au sein du port de commerce.

Mais le vent soufflant à 35 noeuds rend la manoeuvre d'accostage risquée... Notre agent Ilir et un employé du port chargé d'aider les bateaux à l'arrivée sont sur le quai et nous font signe de nous diriger vers un endroit plus sûr pour l'amarrage.

C'est ainsi que Bellisa se retrouve entre deux "grands camarades"...

Vu de loin, il faut nous trouver...

Les formalités avec Ilir se déroulent dans le carré du Bellisa pendant que le capitaine peaufine l'amarrage, pas vraiment prévu pour la plaisance...

Les conditions ont été rustiques mais l'accueil charmant.

Nous convenons de changer de place dès que le vent sera calmé ce que nous faisons en fin de journée.

Pendant que les cargos sont déchargés, les containers empilés, nous prenons un repos bien mérité !

Après une bonne nuit, nous débarquons pour une visite de Durrës.

Dans le moule méditerranéen, l’Albanie a connu le rayonnement de toutes les grandes civilisations riveraines : Grecs, Romains, Byzantins, Ottomans, et les premiers d’entre tous, les Illyriens, ancêtres directs des Albanais. Tous ont combattu pour le contrôle de cette terre stratégique, tous ont marqué de leur empreinte les côtes comme le cœur du pays : l’Albanie déborde de richesses archéologiques.

Le caractère accidenté du territoire en a longtemps fait le bastion de toutes les résistances. Les hommes ont appris à vivre en autarcie, selon la rigueur du kanun, le code d’honneur qui mena à tant de vendettas.

L'Albanie dresse une frontière naturelle entre l’Orient et le cœur du continent européen et ne compte que 20 % de terres arables, regroupées sur la plaine littorale ouverte sur l’Adriatique et, tout au sud, sur la mer Ionienne. La façade maritime s’adosse en plusieurs endroits à de vastes lacs, dont celui de Shkodra, partagé avec le Monténégro, qui est le plus vaste de tous les Balkans.

Dernière frontière de l’Europe, le pays, presque vierge de développement touristique, commence à attirer l’attention grâce à sa côte ensoleillée, ses richesses naturelles et culturelles.

C'est une partie de ce passé et de ces contrastes forts que nous dévoile Durrës, principal port du pays et deuxième plus grande ville d'Albanie après Tirana, la capitale.

Sur les conseils d'Ilir, notre agent, nous découvrons les vestiges archéologiques de la ville, notamment l'amphithéâtre romain.

Construit au premier siècle par les Romains, l'amphithéâtre de Durrës accueillait alors 15 000 à 20 000 spectateurs pour des spectacles de divertissement et des combats de gladiateurs. Les gradins étaient recouverts de dalles blanches et soutenus par des voûtes de pierres qui s'étendaient sous toute la construction. Cette technique architecturale était l'une des plus élaborées de l'époque.

Après le quatrième siècle, à la suite de la chute de l'Empire romain, l'amphithéâtre cessa peu à peu d'être utilisé.

Au Xème siècle, une chapelle byzantine ornée de mosaïques, fut édifiée dans l'une des galeries de l'amphithéâtre.

L''amphithéâtre est situé au centre de la ville de Durrës.

Nous poursuivons notre découverte dans les rues de la ville où les vestiges de fortifications sont encore présents.

Question fourniture d'électricité, les maîtres mots semblent être la débrouillardise et... le goût du risque :

Retour du marché... Que contient le sac jaune ?....

Quelques effigies ne nous laissent pas indifférents...

Retour à bord où l'activité du port nous offre un spectacle incessant.

Les ferries quittent le port.

Le cargo Uranus, notre voisin à l'arrivée..., cède sa place.

Nous observons le travail des remorqueurs pour l'accostage du cargo suivant :

Finalement, on a bien fait de changer de place...