La mer Egée abrite une foultitude d'îles et d'îlots regroupés en différents archipels :

A Poros, nous étions dans les îles Argosaroniques que nous avions découvertes l'automne dernier, à notre sortie du canal de Corinthe.

Notre objectif de début de saison est de naviguer vers les Sporades en passant entre l'île d'Eubée et le continent.

A portée d'étrave, sur notre route, se trouve Kéa, l'île la plus occidentale des Cyclades.

Nous décidons d'y faire escale.

Bien nous en a pris, car outre le charme de cette île, nous y retrouvons, sur leur voilier Yemaya, Philippe et Lydie que nous avions rencontrés lors de notre descente de la côte italienne, en octobre 2018...

Après avoir doublé le Cap Sounion, nous arrivons au Nord Ouest de Kéa dans la jolie baie naturelle de Limin Ay Nikolaou et mouillons à côté de Yemaya à Vourkari.

Nous décidons de visiter ensemble l'intérieur de l'île et avons donc la chance d'avoir des guides puisque l'équipage de Yemaya est fin connaisseur de la Grèce...

Kéa est une île montagneuse et rocailleuse, habitée depuis le néolithique. Mais c'est surtout au début du Ier millénaire avant notre ère que Kéa devient florissante lorsque les Ioniens y édifient certaines des premières cités cycladiques dont Ioulida.

Prospérité encore à l'époque byzantine puis long déclin sous la coupe des Vénitiens au XIIIe.

Kéa ressort de l'ombre au XVIIIe dans la lutte contre les Turcs et se distingue lors de la guerre d'indépendance en étant l'une des premières îles grecques à se révolter.


Tour d'abord, nous montons à la Chora (village principal de l'île) : Ioulida.

Adossé à la montagne en amphithéâtre face à la mer, nous l'avions repéré dès notre arrivée.

Nous tombons sous le charme de ce village perché aux escaliers tortueux et ruelles étroites.

L'âne y est le plus efficace pour transporter toutes sortes de marchandises :

Charme indéniable et vues superbes.

L'ombre des passages voûtés est bien appréciable car la chaleur commence de se faire ressentir.

Ces petites pauses nous permettent de profiter largement de la vue.

Depuis Ioulida, nous cheminons à flanc de montagne en direction de la statue du "Lion de Kéa", l'une des plus anciennes statues monumentales de Grèce, datant de 600 avant notre ère.

Elle symbolise le célèbre lion à l’origine du départ des nymphes de l’île.

Connue à l’époque sous le nom de Hydroussa, l’île arborée et humide devint aride. Elle retrouva rapidement sa prospérité et le lion devint le symbole de la fécondité.

Taillé dans une dalle de pierre naturelle, ce lion nous accueille par son étrange sourire.

Petite halte ombragée avant de retourner à Ioulida.

Les gourmandes goûtent au passage les mûres sur les mûriers platanes...

et nous faisons le plein de couleurs avant de continuer notre route.


L'architecture des maisons de Kéa est très particulière avec ses maisons cubiques où la pierre locale prédomine.

Lors de notre tour de Kéa, nous retrouvons comme fil conducteur cette pierre superbe.

et les terrasses sur toutes les pentes !

D'anciens moulins ont été restaurés en très belles propriétés :

L'authenticité de l'intérieur de Kéa nous ravit et nous faisons une pause dans une taverna de Kato Meria, au milieu des familles grecques, avant de rejoindre nos bateaux respectifs.

Du vent fort étant annoncé pour la nuit, nous quittons le mouillage pour nous mettre à quai mais... contraste immense avec la journée écoulée... les décibels des bars du quai où les équipages de bateaux de location affluent...

Nuit bruyante... mais qui ne parvient pas à rompre le charme de la découverte de Kéa.