Après avoir résolu les problèmes de mécanique qui nous ont bloqués 10 jours à Ayamonte, nous décidons de tester l'objet du délit, ce satané moteur qui nous a fait des siennes, en remontant le Rio Guadiana.

Nous quittons le port d’Ayamonte à marée basse afin de profiter du flux pour remonter le fleuve.

Le Rio Guadiana est le 4e plus long fleuve de la péninsule ibérique avec ses 818 km dont les derniers font la frontière naturelle entre le Portugal et l’Espagne.

Selon la rive que nous regardons, une heure d’écart… entre le Portugal à UTC +1h en été et l’Espagne à UTC +2h ! Donc les clochers ne sonnent pas à égalité d’une rive à l’autre.

Nous commençons par longer Castro Marim au Portugal avant d’aborder le pont qui relie les deux pays.

Bien que nous ayons bien vérifié le tirant d’air, c’est toujours un moment impressionnant…

Ouf, passé !

Les rives se font plus sauvages, avec des bâtisses isolées, des plantations de chênes liège et autres végétations dépaysantes.

Nous sommes surpris de voir de nombreux bateaux en hivernage sur le Rio ou amarrés sur de petits pontons à proximité des rares villages que nous découvrons.

Après une vingtaine de miles de navigation, nous apercevons rive portugaise, Alcoutim et rive espagnole, Sanlucar de Guadiana.

Les deux villages, chacun dominé par son château, se font face, et se sont affrontés de tous temps, compte-tenu de leur emplacement stratégique.

Dorénavant, le climat est beaucoup plus pacifique et le bac relie des deux rives !

Comme nous avons amarré Bellisa, rive gauche, nous l’empruntons pour aller découvrir Alcoutim.

Nous y retrouvons le charme particulier des villages portugais.

De plus, la vue sur sa voisine espagnole illuminée par la présence du Bellisa ne gâte rien...

Au retour, nouvelle balade côté Sanlucar… pour comparer les points de vue !

La présence de deux moulins rappelle la vocation agricole de Sanlucar de Guadiana et le vannier, la tradition des paniers, fabriqués avec les roseaux qui bordent le fleuve et que nous avons côtoyés lors de notre remontée.

Côté Alcoutim, veille sur le Guadiana et le voisin espagnol...

Mais sur chaque rive, des touches végétales pour le plaisir de nos yeux de marins...

Après une nuit très tranquille au ponton de Sanlucar, nous partons au lever du jour pour profiter de la marée descendante afin de rejoindre Ayamonte.

La brume sur l’eau se dissipe progressivement au fur et à mesure que le soleil arrive. Les ambiances sont magiques.

Néanmoins, cela ne suffit pas à faire monter le mercure, et nous nous équipons de gants et bonnets pour combattre les petits 8° ambiants…. avec un passager à bord !

Nous zigzaguons entre les roseaux charriés par le fleuve, le soleil est haut désormais mais un vent glacial s'est levé...

De retour dans le port d’Ayamonte, nous faisons la connaissance de nouveaux voisins de ponton qui eux ont quitté Marseille pour aller en Bretagne et qui connaissent notre joli port de Merrien ! Nous passons une bien agréable soirée à leur bord en échangeant nos coups de coeur de navigation... Merci Anne et Pierre !