Du VIIe au IVe siècle avant JC, Aigai (actuelle Vergina) fut la résidence des rois de Macédoine. La ville contrôlait alors la riche plaine de Macédoine.

Aigai demeura la nécropole des rois macédoniens. Mais les mercenaires gaulois du roi d'Epire pillèrent la plupart des sépultures et les Romains incendièrent la ville... Aigai tomba dans l'oubli. En 1922, les réfugiés grecs d'Asie Mineure fondirent la ville de Vergina et ce n'est que dans les années 1960 que les archéologues suggérèrent qu'il pouvait s'agir de l'antique Aigai.

Les fouilles débutèrent et, en 1977, l'archéologue grec Manolis Andronikos découvrit le tumulus royal, renfermant quatre tombes dont celle de Philippe II de Macédoine, père d'Alexandre le Grand.

Les tombes royales sont présentées sous un monticule recouvert d'herbe, imitant le tumulus funéraire d'origine des Macédoniens.

À côté de la tombe somptueuse de Philippe II, il y a celle du fils adolescent d'Alexandre (Alexandre IV) et d'autres membres de la famille, ainsi que certains des trésors les plus emblématiques de l'antiquité grecque. 

La visite commence par une série de stèles funéraires peintes de citoyens macédoniens.

La première tombe, celle de Perséphone renferme une remarquable peinture représentant l'enlèvement de Perséphone par Hadès, roi des Enfers.

Au centre, Déméter pleure le rapt de sa fille qui tente de s'échapper en levant les bras au ciel.

Derrière le char, une suivante de Perséphone a un geste de peur et de désespoir.

Cette fresque est considérée comme l'une des découvertes majeures du XXe siècle en Grèce.

Un couloir s'enfonce dans l'obscurité jusqu'à la tombe de Philippe II. L'imposante entrée en marbre, encastrée dans la roche est splendide, surmontée d'une frise représentant une scène de chasse.

Dans l'antichambre de la tombe de Philippe II, un trésor fabuleux et intact qui a échappé aux pillards depuis l'Antiquité. Stupéfiant !

Couronne de myrte en or, argenterie pour la vaisselle de banquet, cuirasse, jambières et bouclier du roi en ivoire et en or, et son lit funéraire plaqué d'ivoire, d'or et de verre...

La pièce maîtresse du trésor est le larnax, coffret en or contenant les os calcinés du roi. Son couvercle est orné d'un soleil à seize rayons, emblème du royaume de Macédoine, et il repose sur des pattes de lions. Une splendide couronne recouvre les ossements.

Le rite funéraire était particulièrement codé :

A proximité, le larnax d'une reine surmonté d'un diadème. Sur le lit funéraire, des statuettes en ivoire représentant la famille royale puis une couronne en or coiffant un autre vase funéraire.

Que de splendeurs !

Pas suprenant que l'archéologue grec qui fit ces découvertes n'en crut pas ses yeux...

Pour nous, ce fut aussi un grand moment de notre découverte de la Grèce antique que nous recommandons à tous les amateurs d'histoire.