25 avril 2023.

Amorgos, l'île la plus orientale des Cyclades, s'étend toute en longueur sur 33 km avec une moyenne de 2 à 6 km de large ce qui lui donne une forme très particulière.

Sur toute sa longueur, l'île est traversée par une chaîne de montagnes qui descend abruptement dans la mer le long de la côte sud-est. Le mont Krikellos culmine à 821 m.

Le choix de notre première incursion dans les terres se porte sur le monastère de Chozoviotissa et la partie Sud de l'île.

Depuis Katapola, nous prenons la route de Chora dont nous nous réservons la visite pour plus tard et basculons sur le versant Est d'Amorgos.

A l'écart des routes, accroché à la falaise, le monastère, haut lieu sacré des Cyclades, nous apparaît : tache blanche à 300m au-dessus de la mer, accrochée dans la masse de la falaise.

Percé de fenêtres irrégulières semblables à des meurtrières, la façade du monastère s'étire en hauteur sur huit étages, mais s'adosse à la roche sur seulement cinq mètres d'épaisseur...

Son approche par le long chemin de marches permet d'en savourer la beauté.

L'entrée est tout aussi spectaculaire et dévoile le peu de profondeur de l'édifice.

Il s'agit du plus ancien monastère byzantin de Grèce. 

Fondé au XIème siècle, il renferme de très belles icônes byzantines et une icône de la Vierge Marie. 

Selon la légende, après avoir été cachée dans un bateau par une femme de Chozova, en Terre Sainte, l'icône fut trouvée échouée au pied des falaises. L'empereur byzantin Commence décida de fonder un monastère qui fut agrandi par la suite et aurait été occupé sans discontinuer depuis le XIe siècle.


Un petit escalier de pierre mène à l’entrée étroite du monastère. Il y avait autrefois une échelle en bois rétractable, qui pouvait être soulevée pour protéger l’entrée. 

D'escalier en escalier, l'on accède à la chapelle creusée à même la roche.

Opulente décoration d'îcones, de chandeliers, de dorures qui contraste avec la rusticité des lieux. Photographies interdites en ce lieu saint.

La visite s'achève comme le veut la tradition orthodoxe autour d'un verre d’eau fraîche, d'un petit verre de rakomelo (liqueur à base de raki, de cannelle et de miel) et des loukoums à la rose !

Retour à l'entrée de l'édifice où les chats dorment sereinement à l'ombre.

Nous nous attardons sur ce site dont il est difficile de quitter le charme, d'autant plus que les visiteurs sont encore peu nombreux à cette époque de l'année...

Notre découverte se poursuit vers le Sud d'Amorgos, le "Kato meria" (le pays d'en bas).

Jusqu'à 1990, l'île était dépourvue de route. Les villages étaient reliés par un réseau très dense de sentiers parcourus notamment par les muletiers qui transportaient principalement les productions agricoles de l'île, depuis les champs et les terrasses, jusqu'aux villages, aux moulins et aux ports.

Aujourd'hui, même si l'on y croise encore fréquemment des mules et leurs muletiers, les sentiers sont devenus le royaume des randonneurs.

Plus fertile que le Nord, le « pays d’en bas » perpétue les traditions agricoles locales avec oliveraies, vergers et pâturages.

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Peu fréquentée par les touristes, cette partie d’Amorgos est clairsemée de petits villages où seuls quelques cafés, épiceries et tavernes créent un peu d’animation. En cette fin avril, beaucoup de tavernas sont fermées.

A Arkessini, nous faisons une pause déjeuner, mais en salle car il fait encore trop frais pour rester en terrasse…

Nous poussons jusqu’à Kalotaritisas, à la pointe Sud Ouest de l’île où la jolie baie doit être bien pleine de plaisanciers en été… Aujourd’hui, les bateaux locaux ne sont pas encore tous remis à l’eau.

Nous ne résistons pas à l’envie de descendre à pied dans une crique toute proche pour voir l’épave de lOlympia, échouée en 1980, qui servit de décor dans une scène mythique du « Grand Bleu ».

Séquence nostalgie et réminiscences cinématographiques… mais Enzo n’était plus là !

Le tournage du film a laissé des traces localement…