Nous savions que du vent était annoncé pour le week-end, mais personne n'avait imaginé la force du coup de vent !

Au retour de notre promenade pascale dans Termini, le vent commence à forcir vers 18h.

Aux 4 pendilles déjà prises à l'avant du bateau, nous décidons d'en rajouter une cinquième sur le côté et souquons les 4 aussières arrières.

Rapidement, le vent s'établit à 55 noeuds, avec des rafales à 65 noeuds pendant 15 heures d'affilée.

Dans la nuit, que nous passons à veiller, nous rajoutons trois aussières dont la plus grosse du bord. Les voiliers gitent à plus de 40° et bien que le vent vienne de la terre, les vagues se forment dans tout le port.

Tous les bateaux sont chahutés en tous sens et nous craignons que des amarres se rompent et entraînent des collisions dramatiques.

Au lever du jour, toujours autant de vent, les bateaux sont couverts d'une croûte de sel et de sable, la tempête venant d'Algérie.

En fin de matinée, nous subissons toujours 40 à 50 noeuds de vent.

Le vent forcit à nouveau à plus de 50 noeuds l'après-midi et ne faiblira que dans la nuit suivante... 36 heures de tempête au total !

Nous ne sommes pas prêts d'oublier ce vent de force 11 et son atmosphère de furie.

Notre amarrage a bien tenu.

L'équipe du chantier, au grand complet, travaille d'arrache pied sur les pontons.

Si, à bord du Bellisa, il n'y a pas de dégâts, ce n'est malheureusement pas le cas pour tous.

Capotes de protection pulvérisées, voiles éclatées, amarres larguées, dinghies envolés, coques abimées et beaucoup plus grave, bateau coulé dans le port.

Nous découvrons mardi matin en longeant le chantier où nous avons hiverné, qu'un très grand voilier est tombé de son ber de calage et gît au sol... Nous avions discuté à plusieurs reprises avec le couple de propriétaires écossais qui finissait la peinture sous-marine à côté de nous, le bateau était quasiment prêt à reprendre la mer...

Pour nous, il ne s'agit que de rincer, rincer et rincer encore pour éliminer le sel et le sable.

Après deux journées de travail, notre Bellisa a retrouvé sa splendeur, mais quelle reprise tonitruante...