8 juin 2023.

Cap à l'Est pour rejoindre le Dodécanèse.

Pour saluer notre sortie des Cyclades, nous doublons le cap Kalamos à l'extrémité d'Anafi. Il s'agit d'un grand escarpement monolithique inabordable par la mer et difficilement accessible par voie de terre.

C'est après Gibraltar, le second monolithe de Méditerranée, avec ses 460m au-dessus de l'eau. Il abrite une flore rare et est composé d'éléments géomorphologiques impressionnants.

Il a été habité au Moyen Age et servait de refuge pour échapper aux envahisseurs multiples et variés. 

L’ancien monastère de Kalamiotissa, aujourd’hui à l’abandon, s’était établi à son point culminant. Le monastère est demeuré un lieu de pèlerinage dont la renommée déborde bien au-delà des frontières d’Anafi.

Nous voguons désormais vers Astypalaia, l'île la plus à l'Ouest de l'archipel du Dodécanèse et située à 34 miles nautiques d'Anafi.

La forme très caractéristique de l’île, en papillon, divise Astypalaia en deux parties , séparées par un isthme ne dépassant pas les cent mètres de large sur sa partie la plus étroite.

Au Sud Ouest de l’île, la Chora se dresse sur un rocher en saillie dans la mer formant deux baies : d’un côté le vieux port, Pera Gialos et l’autre Livadi. 

C'est le port de Pera Gialos qui sera notre escale du soir.

Au passage, nous apprécions déjà la vue sur le fort vénitien.

Amarrage au port assez compliqué car il y a peu de place pour mouiller et reculer à quai et, comme le vent souffle par le travers, les ancres des bateaux déjà en place ne sont pas forcément en face de leur étrave... Cela promet quelques chaînes entremêlées...

Effectivement, si nous parvenons à nous installer sans gros problèmes, ce n'est pas le cas du voilier suivant dont l'ancre dérape et qui se retrouve en travers, plaqué sur d'autres bateaux (dont Bellisa...). Grâce à des marins locaux qui viennent le remorquer pour le sortir de cette position difficile, pas de casse... mais un bon coup de stress pour tout le monde.

Rien de tel qu'une visite à terre pour décompresser : nous attaquons donc les nombreuses volées de marches qui mènent au Fort avec une vue plongeante sur les bateaux au port.

Perché au sommet de la Chora, ce château vénitien, bâti au XIVe siècle par la famille Querini, sur les ruines de l'ancienne acropole, contraste par sa pierre sombre avec les murs blancs des maisons en contrebas.

C'était à l'époque une "ville-château" ce qui explique la quantité de bâtisses dans son enceinte, aujourd'hui bien à l'abandon, d'autant que le violent séisme de 1956 a fait des ravages.

L'entrée n'en reste pas moins monumentale.

Nous entamons la redescende par la multitude de ruelles typiques de l'architecture traditionnelle des choras.

A mi-hauteur sur la crête qui sépare les deux collines de la ville, se dresse l'enfilade des moulins, qui, par leur situation, pouvaient profiter des vents dominants de Nord ou de Sud selon la période de l'année.

Retour au bateau et, le lendemain, journée bricolage que nous terminons par une soirée taverna avec vue sur toute la baie.