Entrer dans la lagune de Venise avec notre bateau, nous en rêvions depuis un moment...

Après avoir étudié la documentation nautique, écouté les conseils des locaux, nous n'avions plus qu'une étape depuis Ravenne pour y parvenir !

La météo annonçant du vent fort de Nord Est pour le début de semaine, donc de face pour nous, nous décidons de partir dimanche.

Départ au petit matin avec une bonne brise au portant qui nous permet de faire une bonne partie de la route à la voile.

A la mi-journée, le vent faiblit et le courant de face de 2 noeuds, au niveau du delta du Pô, nous incite à nous aider du moteur afin d'être certains d'arriver suffisamment tôt devant la lagune de Venise.

La lagune est un vaste bassin fermé qui s'étend sur une longueur de 48 km et une largeur de 14 km. Sa superficie est d’environ 550 km2, dont 8 % sont occupés par la terre. Trois embouchures permettent d'y pénétrer depuis la mer Adriatique.

Nous choisissons celle de Chioggia, la plus au Sud et la première sur notre route.

En cette fin d'après-midi de dimanche très ensoleillé, le nombre de bateaux en mer est incroyable, soit naviguant, soit au mouillage devant les plages. Il s'agit donc d'être concentré en s'engageant dans le chenal, d'autant plus que, si les locaux s'y déplacent à vive allure et s'orientent vers leur zone de mouillage habituel, pour nous c'est une découverte et il ne s'agit pas de se tromper de chenal...

Nous laissons le fort San Felice à bâbord et bifurquons rapidement vers Chioggia où nous amarrons Bellisa face à la ville.

Pendant plusieurs heures, c'est le défilé incessant des bateaux rentrant dans la lagune. Impressionnant...

Étant située à l’extrémité d’une mer fermée, la lagune est sujette à de grandes variations du niveau de l’eau, la plus visible de toutes (surtout en période automnale et printanière) provoque des phénomènes comme l'acqua alta qui inonde périodiquement les îles les plus basses, ou l'acqua bassa qui rend impraticables cette fois les canaux moins profonds. Pour faciliter la navigation, les parcours plus profonds sont signalés par des Duc-d'Albe ou « bricole » (terme italien désignant une structure formée de trois piliers liés entre eux et enfoncés le long des canaux pour indiquer la voie navigable).

Nous sommes aux premières loges pour assister aux entrées et sorties de la lagune.

Le soir venu, le calme s'installe et nous profitons de notre premier coucher de soleil sur la lagune de Venise !