Nous n’avions pas envie de quitter les Îles ioniennes sans revoir Ithaque !

Nous quittons donc Kalamos en direction de l'île d'Ulysse.

Au passage, nous nous rapprochons de la petite île d'Atakos et de sa très belle baie, bien nommée "One house Bay".

Minéral, végétal et gamme incroyable de bleus de la mer...

Quelques miles plus loin, nous arrivons à Ithaque.

Le poète grec Constantin Cavafy, débute son poème "Ithaque " par les vers suivants :

"Quand tu partiras pour Ithaque,

souhaite que le chemin soit long,

riche en péripéties et en expériences."

Chaque strophe de ce poème est une ode au voyage qui stimule les sens par les impressions liées aux découvertes culturelles, personnelles, sensorielles.  

L’important est de découvrir et de s’enrichir de toutes les expériences et connaissances que nous apporte le chemin vers Ithaque.

Une sorte de cabotage dont le poète fait l’éloge de la lenteur.

Pour les amateurs de poésie, voici la traduction de Marguerite Yourcenar :

 "Quand tu partiras pour Ithaque, souhaite que le chemin soit long, riche en péripéties et en expériences. Ne crains ni les Lestrygons, ni les Cyclopes, ni la colère de Neptune. Tu ne verras rien de pareil sur ta route si tes pensées restent hautes, si ton corps et ton âme ne se laissent effleurer que par des émotions sans bassesse.Tu ne rencontreras ni les Lestrygons, ni les Cyclopes, ni le farouche Neptune, si tu ne les portes pas en toi-même, si ton cœur ne les dresse pas devant toi.

Souhaite que le chemin soit long, que nombreux soient les matins d’été, où (avec quelles délices!) tu pénétreras dans des ports vus pour la première fois. Fais escale à des comptoirs phéniciens, et acquiers de belles marchandises : nacre et corail, ambre et ébène, et mille sortes d’entêtants parfums. Acquiers le plus possible de ces entêtants parfums. Visite de nombreuses cités égyptiennes, et instruis-toi avidement auprès de leurs sages.

Garde sans cesse Ithaque présente dans ton esprit. Ton but final est d’y parvenir, mais n’écourte pas ton voyage : mieux vaut qu’il dure de longues années et que tu abordes enfin dans ton île aux jours de ta vieillesse, riche de tout ce que tu as gagné en chemin, sans attendre qu’Ithaque t’enrichisse.

Ithaque t’a donné le beau voyage : sans elle, tu ne te serais pas mis en route. Elle n’a plus rien à te donner. Si tu la trouves pauvre, Ithaque ne t’a pas trompé. Sage comme tu l’es devenu à la suite de tant d’expériences, tu as enfin compris ce que signifient les Ithaques."


C'est le sens également de notre voyage sur Bellisa entamé il y a maintenant trois ans !

Nous avions donc très envie de profiter une fois encore du charme indéniable de cette île, hors des circuits touristiques.

Seuls les voiliers de passage mouillent dans la très belle baie de Vathy.

Pour notre part, nous amarrons Bellisa à quai.

Le bateau étant en bonne compagnie avec un pêcheur à la ligne local, nous pouvons partir sereins sur les quais et dans les ruelles de Vathy.

La livraison d'eau à bord des voiliers de passage se fait par camion. Inutile pour Bellisa puisque le dessalinisateur nous remplit la soute.

Pour les courses, pas de problème pour faire le ravitaillement dans les petites boutiques locales.

Une bonne grimpette jusqu'à l'église de Kimiseos Thetokou et nous avons droit à une vue panoramique sur cette superbe baie.

Et, en soirée, nous retrouvons la taverna Tsiribis pour y déguster un succulent poulpe grillé...