5 juillet 2022 :

Nous quittons de bon matin la jolie baie de Pedi pour faire route vers Kos.

Philippe et Lydie, sur Yemaya, après avoir revu leur programme de navigation, qui visait la côte Sud de Rhodes, envisagent aujourd'hui de voguer vers Tilos.

Notre route nous fait contourner l'île de Symi par le Nord, nous offrant de jolis points de vue et l'envie de revenir explorer à nouveau cette île.

Nous avons 45 milles nautiques à parcourir, autant aller au plus court, à savoir longer de près la côte turque.

Certes, nous n'allons pas débarquer en Turquie mais la courtoisie veut que nous arborions le drapeau turc dans les eaux territoriales.

Donc changement de drapeau dès l'entrée dans la zone...

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A la pointe de Knidos, en Turquie, nous ne pouvons donc pas faire escale au site archéologique bien gardé par le phare qui le surplombe et affiche clairement sa nationalité...

Nous espérons, lors d'une prochaine saison de navigation, découvrir la Turquie si les conditions géopolitiques le permettent...


Poursuite de notre route vers l'île de Kos et le port de Mandraki où nous avons réservé une place.

Le vent a forci et nous sommes contents que Bellisa soit bien amarré, sur pendilles, derrière les fortifications du château de Kos.

Quelques heures plus tard, nous voyons arriver Yemaya qui, une fois de plus, a dû modifier son programme à cause des conditions météo... Nous serons donc en excellente compagnie pour les quatre jours où le Meltem nous incite, une fois encore, à rester à quai !


L'emplacement de la ville de Kos est habité sans interruption depuis le 3e millénaire avant J.-C.

La ville a été fondée à son emplacement actuel au premier siècle avant JC et est essentiellement une extension de l'implantation précédente. La cité a connu sa plus grande prospérité à l'époque hellénistique et romaine.

Kos a été reconstruite, durant la période d'occupation italienne, avec un plan d'urbanisme moderne et de larges rues pavées, après le violent séisme de 1933, qui a presque entièrement détruit la ville, à l'exception de la partie située près du port. 

L'activité sismique est récurrente et encore récemment en juillet 2017, un séisme de magnitude 6,7 a fait deux victimes et de nombreux dégâts encore visibles aujourd'hui.


L'île de Kos possède deux atouts naturels qui, pour le meilleur et pour le pire, ont vite séduit les professionnels du tourisme : de nombreuses plages de sable et un relief suffisamment plat en son centre pour construire un aéroport international... Résultat : les visiteurs ont commencé à y affluer dès le milieu des années 80 et l'île connaît une très forte fréquentation touristique ce qui n'est pas vraiment ce que nous recherchons ! Nous sommes donc très surpris par ce déluge de touristes et cherchons rapidement des zones plus tranquilles... pas facile.


Etant amarrés derrière les remparts, la visite du château des Chevaliers, bel exemple d'architecture militaire médiévale, s'impose.

Un pont de pierre a remplacé le pont-levis d'antan.

Pour dresser les murailles bastionnées, les Chevaliers n'eurent aucun mal à trouver les matériaux puisque le site était jonché de blocs épars de la cité antique.

Les mâts des voiliers dépassent derrière les fortifications et nous repérons vite celui de Bellisa.

A l'entrée du château, la petite place ronde "Platia Platanou" doit son nom au fameux platane, descendant de celui sous lequel Hippocrate y dispensait son enseignement il y a plus de 25 siècles. Hippocrate, père de la médecine, auquel se réfère les jeunes médecins en prêtant serment, est, en effet, natif de Kos où il fonda son école de médecine.

Nous déambulons dans le quartier du port antique et l'agora au milieu des ruines difficiles à identifier d'autant plus qu'aucune explication ne permet de se repérer entre les morceaux de mosaïques romaines, les bouts de colonnes corinthiennes, les vestiges d'une basilique... le tout avec la ville moderne en toile de fond !

L'odéon de l'époque romaine est mieux restauré, notamment les passages dans ses fondations.

Des traces bien sûr de l'époque ottomane avec des fontaines, mosquées et minarets...

... et les reconstructions de l'époque italienne.

La forme circulaire de Mandraki, le vieux port où nous sommes amarrés, rend quasiment inévitable un enchevêtrement de chaînes de mouillage et les départs sont rocambolesques chaque matin...

C'est donc tôt le matin du 9 juillet que nous quittons Kos avant les "embouteillages"... direction Lakki à Leros, en compagnie de Yemaya.