Le lendemain matin, nous contournons Oléron par le Nord au large du phare de Chassiron et mettons le cap sur Hendaye !
Peu de bateaux croisés durant cette traversée, le ciel de la côte landaise bien éclairé par les orages à terre, quelques étoiles filantes, des thons très en joie cabriolant autour de Bellisa mais point de pêche miraculeuse...
Les quarts de nuit de deux heures se succèdent et une journée entière, une nuit et une matinée plus tard, les montagnes basques se profilent devant l'étrave !
Nous entrons à 14h dans le port d'Hendaye... le décor a clairement changé, les sonorités aussi avec l'accent local, le basque et l'espagnol.Petit détail, surtout pour les bretons, l'eau est à 25,4°....
Le chenal d'accès sur l'estuaire de la Bidassoa sépare la France et l'Espagne. Nous faisons escale dans le port de Socoburu, en France, sur l'autre rive, le port d'Hondarribia est en Espagne.
Il est temps de troquer la pavillon finistérien contre le pavillon de courtoisie espagnol et celui de la province basque, tradition maritime oblige !
Vous le savez certainement, le marin n'est guère respectueux des us et coutumes terriennes... Il est, par contre, superstitieux et amoureux de "l'étiquette à bord".
La tradition et les usages veulent donc que le drapeau national du navire soit hissé à l'arrière tribord.
Dans les barres de flèche, à tribord, nous hissons les pavillons dits "de courtoisie", celui du pays dans lequel nous sommes, à l'étranger, par respect pour ses habitants.
A babord, nous hissons les drapeaux, flammes, pavillons ou autres... des marques plus personnelles ou d'appartenance à des clans ou des familles...
A bord du Bellisa, le Gwen A Du, montre bien d'où nous venons, et puis aussi, un trophée plus personnel, qui indique deux choses : que le capitaine est gourmand, et qu' il a gagné, de haute lutte, ce pavillon lors d'une régate acharnée dans les ports bigoudens... le sponsor était : Hénaff... et oui, les stocks du vainqueur sont digérés depuis longtemps mais ce pavillon jaune et bleu, rare, vous vous en doutez, flotte fièrement ; on peut y lire : "hénaff à bord". Et il fait jaser, ce pavillon unique...
