Les alertes rouges étaient bien fondées : le médicane "Ianos" est venu frapper les îles ioniennes :


Un peu de météo pour comprendre le phénomène : le terme médicane est une contraction de l'anglais "Mediterranean & Hurrican", soit un "ouragan méditerranéen".

Un médicane n'est pas un cyclone à proprement parler. Il s'agit d'un système dépressionnaire orageux qui génère des vents violents, s'enroulant autour d'un centre à cœur chaud.

 Même si la taille et la puissance des médicanes sont moins importantes qu'un véritable cyclone tropical, ces phénomènes possèdent certaines caractéristiques similaires avec la présence d'une zone calme de ciel clair au centre de la dépression, rappelant l"oeil du cyclone, et la formation d'orages actifs s'enroulant autour de cet oeil, entraînant des pluies diluviennes.

Alors qu'un cyclone se forme au sein d'un air entièrement chaud et humide, un médicane est issu d'une dépression typique de nos moyennes latitudes, avec la présence d'air froid en altitude entrant en conflit avec de l'air plus chaud près du sol. 

C'est cette différence de température qui va provoquer le creusement de la dépression via la formation de nombreux orages.

La chaleur libérée par l'activité orageuse va alors tourbillonner et progressivement réchauffer le cœur de la dépression, finissant par s'auto-alimenter et devenant un médicane.

Le sud de la mer Ionienne est la zone favorite de formation des médicanes, notamment parce qu'il s'agit de l'une des zones où les eaux sont les plus chaudes dans le bassin méditerranéen mais aussi parce que les terres les plus proches sont assez éloignées si le phénomène remonte vers la Grèce. Il a donc le temps de se structurer et de s'intensifier.


Par chance, nos soucis de guindeau nous ayant retenus à Preveza, nous n'étions pas au coeur de Ianos qui s'est déchaîné sur les îles de Zante, Céphalonie, Ithaque et Lefkas. Les images prises sur ces îles après son passage sont très impressionnantes et les dégâts semblent nombreux.

Ici à Preveza, nous étions à la limite Nord du phénomène et nous n'avons subi que de fortes pluies durant 24 heures suivies de vent fort la journée suivante mais les rafales n'ont pas dépassé 40 noeuds pour nous.


Tous les bateaux venus se réfugier à Preveza n'ont pas dû regretter leur choix car ici pas de casse !

Un petit bateau de pêche local est venu également se mettre à l'abri :

Le personnel du port a assuré de manière remarquable à terre, à bord de certains bateaux et sur l'eau. Chapeau !

Si les activités de sorties et de mises à l'eau ont été suspendues durant 24h, le travail a repris dès que les conditions ont été maniables avec une équipe dont l'expérience et la compétence sont exemplaires.

A bord de Bellisa, toujours en attente de notre nouveau guindeau, nous profitons du spectacle sous le soleil revenu.