Ibiza est l’île située le plus à l’ouest de l’archipel des Baléares et culmine à 475 m.

Les Romains la nommèrent, avec sa voisine Formentera « Pityusae », littéralement « îles des pins », ce qui reste toujours d’actualité 2000 ans plus tard ! 

La côte, très rocheuse et découpée, offre à la navigation de nombreuses « calas » ou criques. Reste à tenir compte de la météo pour trouver celle où le mouillage sera abrité.

A la lecture des instructions nautiques, notre choix d’arrivée s’était porté sur «Cala Badella », annoncé comme un très beau site. Nous y enfilons l’étrave de Bellisa et... rebroussons vite chemin pour fuir les hordes de baigneurs, de bouées anarchiques et la multitude de petits bateaux de tous genres sur fond de constructions les pieds dans l’eau !

Mais, nous avions un plan B... C’est donc en longeant la fort belle côte ouest que nous contournons l’île sauvage de Conejera et des îlots arides qui ne dépareraient pas à Belle Ile...

Bon choix cette fois-ci, nous jetons l’ancre à « Cala Bassa » où nous passons une nuit fort tranquille.

Du vent d’Est assez fort étant annoncé pour les jours suivants, nous décidons de poursuivre notre découverte côtière.

« Cala Salada », entre des rives escarpées couvertes de pins, nous offre un décor superbe.

Des cabanes de pêcheurs, à même le rocher, bordent la rive. Cette fois-ci, nul besoin d’utiliser les plans B et C...

Le vent ayant forci, nous décidons de rester 48h à l'abri dans cette calanque.

Puis, notre cabotage reprend pour longer la côte nord de l'île.

Des falaises escarpées, très boisées, hautes de 300 mètres, nous offrent un décor sauvage d'une grande beauté.

Un régal... d'autant plus que nous pouvons raser les bords en naviguant avec 50 mètres de fond au ras des falaises...

Que du minéral et du végétal en vue !

Notre nouveau mouillage se fait dans la "Cala Binirras". Un pic rocheux dresse ses 25 mètres dans le milieu de l'entrée...

Au matin, nous quittons notre mouillage pour reprendre notre itinérance sur la côte Nord et Nord-Est d'Ibiza.

Les falaises se font moins hautes mais toujours beaucoup de végétation. Par endroits, nous soupçonnons des incendies qui auraient touché les pins mais la nature reprend ses droits sans problèmes.

Nous doublons le joli phare "berlingot" de Punta Moscarté.

Tout au long de la côte, nous voyons régulièrement des tours de défense, pour la plupart construites au XVIIIe mais jamais dotes d'artillerie.

Après notre passage entre l'île Tagomago et la terre, nous entrons dans la cala Boix pour y passer la nuit au mouillage.

Il est temps de penser à faire du ravitaillement, car si nous sommes autonomes en électricité grâce aux panneaux solaires et en eau grâce au dessalinisateur, personne ne vient remplir le frigo pendant la nuit...

Notre choix d'escale se porte sur Santa Eulalia del Rio, moins fréquenté que le port d'Ibiza et qui nous permet de nous positionner à la bonne distance pour traverser ensuite vers Majorque.

Nous avons bien fait d'y arriver assez tôt car les places visiteurs sont demandées. Un catamaran néerlandais, à l'équipage charmant, en partance pour la Grèce et un beau voilier anglais seront nos voisins de ponton. L'accueil à la capitainerie est très aimable.


Santa Eulària des Riu doit sa richesse à sa rivière. Aménagée par les Maures, le cours d'eau et ses moulins ont fait de ce lieu un centre névralgique où les habitants de l’île venaient moudre leur grain.

La petite église fortifiée, perchée sur un promontoire, fut bâtie pour se défendre des attaques continuelles des pirates. La tour de garde semi-circulaire, incluse dans l'édifice, restera armée de canons jusqu'au XIXe. Belle découverte, loin de la rumeur de la ville.

Retour vers le bord de mer dans cette petite ville, très fleurie, station balnéaire familiale où il fait bon se promener sur le front de mer à l'ombre des palmiers.

Les enfants sont à la fête avec des animations de rue en tous genres...

Mais, nous avons encore beaucoup à découvrir aux Baléares, aussi décidons-nous de quitter Ibiza pour poursuivre dans l'archipel.