Toute proche des côtes turques, l'île de Chios s'étire en longueur sur une cinquantaine de kilomètres. Cinq kilomètres seulement séparent le cap Pounta au Sud Est de l'île de la ville de Cesme sur le littoral turc.

Nous avons donc une vue plongeante sur l'Asie Mineure.

Chios serait le berceau d'Homère.

Dans l'Antiquité, le commerce, la marine et les arts étaient particulièrement développés sur Chios.

Les invasions se succédèrent avec les Perses, puis les Macédoniens, suivie de celle des Romains jusqu'à la longue période byzantine. Au XIIIe, Chios fut envahie par les Vénitiens, au XVe par les Génois puis au XVIe par les Turcs.

Cette dernière domination fut longue. En 1822, Chios se souleva revendiquant son indépendance. La révolte échoua et s'en suivirent de terribles représailles : les notables furent pendus, les villages pillés, plus de 20 000 personnes furent assassinées et autant de déportées.

Le retentissement en Europe est important et la condamnation générale. Victor Hugo évoque avec son poème "L'enfant grec" la tragédie de même que Delacroix dans son tableau "Scènes de massacres de Scio". Chios, privée de ses élites et de ses bras périclite.

Le violent séisme de 1881 lui assène le coup de grâce.

L'île fut finalement libérée en 1912.

Histoire mouvementée pour cette île hors des sentiers battus.


Depuis le port où Bellisa est solidement amarré, nous partons à pied à la découverte de la ville de Chios, capitale de l'île, et notamment sa partie ancienne.

Beaux moulins réhabilités sur la côte et nous confirmons que leur emplacement était judicieux car bien exposé dès que le Meltem est de la partie. Nous découvrons à proximité certainement le plus petit abri de l'île...

Une enceinte fut érigée à la fin du Xe siècle par les Byzantins pour protéger la ville : le Kastro.

Les Génois et les Ottomans la remanièrent. Les demeures des nobles génois et les églises chrétiennes laissèrent progressivement la place aux maisons basses sous la domination ottomane : d'où le mélange de genres que nous découvrons.

Le cimetière turc abrite des stèles funéraires en marbre particulièrement raffinées.

Très belle rénovation des Bains Ottomans.

et dédale de ruelles à deux pas de la mer où les traces du passé sont visibles, côtoyant le quotidien des habitants.

Sur la placette où nous déjeunons dans une taverna, deux jeunes peaufinent avec amour leur maquette qui correspond à cinq mois de travail : les Turcs n'ont plus qu'à bien se tenir...

Retour à bord, où nous assistons tous les soirs à l'entraînement de cavaliers particulièrement brillants.