Nous n'avions pas l'intention de séjourner longtemps à Trapani, mais Eole en a décidé autrement...

Décidément, cette nouvelle saison démarre avec une météo bien agitée. Les coups de vent se succèdent.

Après le sirocco en tempête à Termini, c'est du fort vent d'Ouest (Ponente) qui nous retient à Trapani.


D'abord, une journée bien pluvieuse qui ne nous empêche pas de continuer à découvrir la ville.

Sur le port, le vent et la pluie ont contraint les pêcheurs à laisser leurs étals ambulants sur le quai.

La vente se fait directement depuis les bateaux.

Les équipages des plus gros bateaux vendent leur pêche sous une halle à poissons.

Beaucoup de variétés et un spectacle toujours aussi intéressant.

Fruits, légumes et plantes aromatiques...

Et le soir même, l'équipage se requinque avec les produits locaux !

Le lendemain, le soleil est revenu mais le vent monte comme prévu avec 30 noeuds en continu...

Du côté de la Tour de Ligny, construite au XVIIe et qui, au bout de la digue ouest sépare la mer Tyrrhénienne de la Méditerranée, la mer moutonne et il n'y a personne sur l'eau !

Nous partons faire plus ample découverte avec Trapani.

À la limite entre la vieille ville et la ville moderne se trouvent l’hôtel de ville et la poste principale. Cette dernière occupe un bel édifice dans le style "Liberty" , nom donné en Italie à l'art nouveau. Autant l’extérieur que l’intérieur du bâtiment sont remarquables.

Nous poursuivons vers les différents bassins du port.

Au sud, commencent les marais salants et nous apercevons les premiers moulins à vent utilisés autrefois pour moudre le sel et faire des transferts d'eau dans les bassins.

Pratiquée depuis l'Antiquité, la production de sel dans la région a connu son âge d'or des années 1800 aux années 1960. Malgré la concurrence du sel gemme et des pays nord-africains, la saliculture a toujours un avenir commercial et le sel de Trapani est réputé.

Sur le chemin du retour, nous sommes attirés par la musique provenant d'un cortège...

Il s'agit de la procession annuelle de San Francesco di Paola !

Le deuxième dimanche après Pâques, la statue de San Francesco, le patron des gens de mer, commence son voyage dans les rues de la ville.

Suivant ou précédant l’image vénérée du saint, on trouve l’authentique et véritable Trapani. La procession est exclusivement populaire et l'on côtoie toutes les tranches d'âge.

Pendant le trajet qui suit en particulier la zone maritime, de grandes bougies votives sont offertes. 

La lourde statue en bois du Saint, (2,10m de haut) construite en 1729 est issue de l'autel principal de l'église San Francesco di Paola.

Elle est poussée par une douzaine d'adolescents et est précédée par la fanfare.

Première étape à laquelle nous assistons, l'arrêt au chantier naval pour protéger les bateaux :

Puis le cortège reprend sa route pour longer les quais où sont arrivés plusieurs bateaux de la marine nationale et les bateaux pilote du port.

Après l'énumération des noms des marins perdus en mer, une gerbe est portée sur l'un des bateaux pilote et jetée en mer en signe de commémoration. Tous les bateaux du port font alors résonner leur corne de brume.

Reprise de l'avancée du cortège vers la vieille ville, les rues sont bondées, chacun est à sa fenêtre...

Sur la Piazza Scalo D'Alaggio, au port de pêche où se poursuit la procession, tous les chalutiers déclenchent leurs sirènes pour fêter "Santu Patre". D'ordinaire, un feu d'artifice vient éclairer le ciel au-dessus du port mais ce soir le vent est trop fort...

Par contre, nombre de carrioles attendent le public pour continuer la fête.

Nous rentrons à bord de Bellisa à la nuit tombée, tous les bateaux de pêche ont allumé leurs feux.

C'était peut-être pour l'occasion qu'une touche de peinture était apportée ce matin...

Le vent continue de forcir... nous remettons une aussière supplémentaire pour la nuit...

Une fois de plus, nous gîtons dans le port... Durant 20 heures d'affilée, le vent souffle à force 7, avec des rafales fréquentes à 8 (35 à 40 noeuds).

Au matin, une promenade en front de mer nous permet de juger de l'état de la mer.

Il n'y a pas à dire, nous avons fait le bon choix de patienter à Trapani...