5 juillet 2023

Bellisa amarré à Samos marina, nous repartons quelques jours vers la Turquie afin de découvrir le site archéologique d'Ephèse.

Nous embarquons donc depuis Samos direction Kusadasi, sur la côte turque.

Arrivés sur place, après le traditionnel passage à la douane, nous partons à la recherche d'un mini-bus (dolmus) pour nous conduire à Selçuk où nous passerons deux nuits.

Sur la route, nous comprenons rapidement à quel point le tourisme de masse est important...

En effet, Kusadasi est le port de croisière le plus fréquenté de Turquie, en tant que porte d'entrée côtière vers Ephèse !

Heureusement, à notre arrivée à Selçuk, nous séjournons au calme dans la partie ancienne de la ville, en bordure des champs.

En effet Selçuk parvient à conserver à côté de l'agitation touristique l'ambiance traditionnelle de la campagne et un habitat caractéristique.

Nous séjournons juste à côté de l'imposante mosquée Isa Bey, datant du XIVe.

6 juillet 2023.

Aujourd'hui, nous décidons de visiter les différents sites de Selçuk.

La mosquée est en cours de travaux de restauration, donc fermée au public.

Nous montons vers le point culminant de la ville : la basilique St Jean et la forteresse d'Ayasuluk.

Belle entrée en matière :

Située dans une enceinte fortifiée, la basilique Saint-Jean fut un grand sanctuaire chrétien pendant des siècles.

Séismes et assaillants eurent raison de cette basilique dont la construction fut inspirée par St Jean qui y serait venu à deux reprises et où il aurait rédigé son Evangile.

Une maquette permet d'imaginer la grandeur du site :

Très belle vue d'ensemble sur la mosquée Isa Bey, avec la plaine fertile en contrebas.

Le chemin continue jusqu'à la forteresse au sommet de la colline.

Les vestiges partiellement restaurés de la forteresse renvoient aux époques byzantine, seldjoukide et ottomane.

Les fouilles sont toujours en cours et ont déjà permis de trouver les vestiges d’un hammam, d'une petite mosquée, de citernes et ceux de trois maisons en terrasse.

Depuis 2010, plus de 100 m des remparts et des tours de l’ouest ont été restaurés avec des matériaux d’origine.

De la porte Ouest, la vue s'étend vers la plaine alluviale très cultivée.

L'économie de Selçuk est traditionnellement basée sur l'exploitation de ces riches terres. Champs de coton, vignes, vergers d'agrumes et d'oliviers couvrent la plaine.

Mais ce sont ces alluvions qui causèrent aussi la ruine de la cité antique d'Ephèse en envasant ses différents ports successifs...

Nous redescendons vers la ville. A la lisière de Selçuk, dans un champ, se dresse une colonne solitaire, unique vestige du temple d'Artemis, entièrement construit en marbre et qui compta parmi les Sept Merveilles de monde antique. A son âge d'or, l'édifice comptait 127 colonnes...

En arrière-plan, la grande mosquée, la basilique St Jean et la forteresse.

Au sommet de la colonne... une cigogne !

Les cigognes font partie du paysage de Selçuk où visiblement elles se sentent bien.

Il faut dire qu’elles sont chôyées par la municipalité.

La nidification s’effectue généralement en avril et les échassiers passent l’été à s’occuper de leur progéniture avant de s’envoler en septembre vers d’autres cieux.

Elles ont pris l’habitude de venir faire leurs nids un peu partout dans la ville :

tout en haut des vestiges de l’aqueduc byzantin situé en plein centre,

sur les minarets,

sur les toits des moquées,

ou plus simplement sur les poteaux électriques...

Avant de nous rendre sur le site d'Ephèse, nous visitons le très beau musée archéologique de Selçuk qui présente de riches collections de la ville antique d'Ephèse dans une muséographie très moderne.

Si la majorité des objets découverts dans les fouilles d'Ephèse sont répartis entre les musées d'Istanbul, d'Izmir, de Vienne, et au British Museum de Londres, les collections du musée de Selçuk comprennent néanmoins environ 50 000 objets !

Dans la salle des découvertes faites dans les maisons, sont exposées des trouvailles provenant des maisons à flanc de colline, mais aussi d'autres maisons de la ville.

Il s'agit notamment de statuettes comme "Éros en bronze sur le dauphin",

un prêtre égyptien,

une tête en marbre de Socrate,

ainsi que des objets de tous les jours et des bijoux en verre et en métal :

Les salles successives sont thématiques comme la salle des fontaines, la salle des découvertes dans les tombes ou celle du culte impérial. Le tout bien resitué dans son contexte d'origine à Ephèse.

La salle d'Artémis présente trois statues de l'Artémis d'Éphèse. En plus d'une Artémis sans tête sont présentées deux copies romaines en marbre de la statue de culte en bois de la déesse, qui se trouvaient dans le temple d'Artémis.

La plus grande mesure 3,20 m de haut. Elle porte une ceinture richement décorée : des lions, des taureaux et des griffons sont représentés sur la partie inférieure. Le pendentif de poitrine est interprété comme un symbole de fertilité.

La « belle Artémis », deux biches se tenant à son côté :

Dans le jardin du musée, sont exposés des sarcophages, un cadran solaire de Claros, divers chapiteaux, des fragments architecturaux et diverses stèles funéraires.

Nous voilà largement mis en appétit pour aller visiter Ephèse in situ...